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Note de contenu :
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L orsque Clean Clothes Campaign (CCC) est apparu en Europe au début des années 90, l’une des motivations des activistes qui en étaient à l’origine, principalement des femmes, était le désir de faire prendre conscience du fait que c’était très généralement des femmes qui fabriquaient nos vêtements dans de très mauvaises conditions. Il devait y avoir des raisons pour cela. Le fait que c’étaient des femmes qui cousaient nos vêtements et collaient nos baskets, que ce soit aux Philippines, en Indonésie, en Inde ou en Chine, ne pouvait être le fait d’une coïncidence. Les animateurs de CCC souhaitaient que le public sache que les travailleurs exploités par ces industries sont bien souvent des travailleuses et que les actions visant à améliorer la situation ne pouvaient ignorer ce fait. CCC a été créé à un moment où l’on commençait à faire la lumière non seulement sur la mondialisation économique et sur les restructurations industrielles, mais aussi sur la division hommes/ femmes du travail dans ce contexte, comme sur les processus de féminisation, de précarisation et de flexibilisation du travail - en lien avec les réalités de la production textile mondiale. Cette campagne, et ceux qui y sont impliqués, doivent bien être comprise en gardant ce contexte à l’esprit. D’une part, marquée par la frustration des femmes en raison de leur invisibilité en tant que travailleuses et porteuses de changement. D’autre part inspirée par les critiques féministes du statu quo qui règne au foyer, sur le lieu de travail et dans le mouvement syndical, et par l’exigence que le réel pouvoir des femmes soit reconnu...
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